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Le Chat Noir de Catus

Updated: Jul 21, 2022

Catus, cata, catum


L'imposante silhouette découpée d'un chat noir menaçant se tient sur le rebord d'une baie ouverte de l’ancienne Halle, le marché couvert desservant le village de Catus, dans le département du Lot, dans le sud-ouest de la France.




























La légende veut qu'il était une fois un grand chat qui errait dans la région et terrorisait les habitants. Finalement, un chevalier courageux défia le monstre et le tua avec son épée. Malheureusement, en célébrant son glorieux triomphe, il tomba de son cheval et mourut de ses blessures. Aujourd'hui, le CHAT est utilisé comme symbole du village de CATus.


La découpe métallique stylisée à laquelle je fais référence n'est pas une image arbitraire d'un chat. Elle est inspirée sur l'illustration d'un chat noir figurant sur une affiche publicitaire du Chat Noir, l'un des plus célèbres cabarets de la fin du siècle à Paris. Situé à l'origine sur le boulevard de Rochachouart, son propriétaire, Rodolphe Salis, a déménagé le cabaret dans le quartier plus artistique de Montmartre. Célèbre pour ses divertissements variés, des artistes tels qu'Aristide Bruant, dont la personnalité débonnaire avait été illustrée par une merveilleuse série d'affiches d'Henri de Toulouse-Lautrec, prenaient plaisir à insulter son public tout en chantant ses chansons paillardes. Désormais situé rue de Laval (qui deviendra plus tard la rue Victor Massé, du nom du compositeur), le cabaret attire un public plus diversifié. Parmi les habitués figurent Franc-Nohain, Paul Verlaine, Henri Rivière, Claude Debussy, Eric Satié, Paul Signac et, bien sûr, le bon viveur qui était l’artiste Henri de Toulouse-Lautrec.































Le Revue Illustrée, 1893,
Le Chat Noir
“Paroles et Musique de Aristide Bruant”




























Théophile Steinlen,
1896 affiche lithographique



En 1896, lorsqu'il commande une affiche illustrée pour le cabaret, Salis ne s'adresse pas à Toulouse-Lautrec mais à Théophile Steinlen, un artiste qui n'est pas encore connu pour la conception d'affiches. Né en Suisse, Steinlen est venu s'installer à Montmartre, où il avait plus de chances de vendre ses œuvres. Ses illustrations ornent les couvertures et les pages intérieures de journaux littéraires tels que le Gil Blas, connu en partie pour ses critiques d'art et de théâtre opiniâtres, mais aussi pour la publication en série de romans avant leur parution sous forme de livre. Il excellait dans la description de la vie quotidienne dans les rues de Paris, observant les personnages dans leur travail à Montmartre même. Il avait également une passion pour les chats, qui apparaissaient souvent dans ses gravures et autres publications. Il était l'artiste idéal pour donner vie à la demande de Rodolphe Salis de réaliser une affiche générale pour Le Chat Noir, et une autre qui servirait à faire la publicité d'un spectacle itinérant avec des poètes et des compositeurs accompagnant son fameux théâtre d'ombres. [ci-dessus]

































Le Chat Noir a influencé la renaissance du théâtre d'ombres, suscitant un engouement renouvelé en France pour l'art de projeter des ombres chinoises découpées sur un écran. La silhouette stylisée du chat provient de l'observation de l'espèce féline par Steinlen, mais surtout, elle est dessinée dans un style qui rappelle les gravures sur bois japonaises - un style généralement désigné sous le nom de japonisme. L'art et le design japonais étaient particulièrement populaires auprès des artistes de cette période. Toulouse-Lautrec a même créé un monogramme de style japonais qu'il apposait sur ses œuvres.














Intérieur du

Chat Noir. Projection théâtre d'ombres




Théophile Steinlen, affiche publicitaire pour imprimerie Charles Verneau

Il dépeint un échantillon représentatif de la vie de la rue parisienne, [y compris une blanchisseuse]. La fille au cerceau est la fille de l'artiste


Le chat découpé en métal dans La Halle de Catus est clairement un hommage à l'image représentée sur l'affiche publicitaire de Steinlen pour Le Chat Noir. Le chat de Catus a cependant un autre point de référence. À quelques mètres de La Halle se trouvait autrefois une quincaillerie, aujourd'hui transformée en Office de Tourisme de Catus qui abrite une galerie d'exposition, l'Éspace Lagaspie.







Armand Lagaspie (1873-1963) est une figure importante de l'histoire récente de Catus. Artiste amateur, écrivain et poète, il a connu le Montmartre de Toulouse-Lautrec, de Théophile Steinlen. Il a peut-être même visité le Chat Noir. Une maladie le conduit à Catus où il ouvre une quincaillerie, vendant toutes sortes d'articles ménagers utiles, ainsi que des bicyclettes et leurs accessoires. Il continue à écrire des poèmes et d'autres textes, tout en maintenant ses intérêts artistiques. Il a transposé ses observations de la vie Parisienne sur les murs intérieurs du bâtiment. Certaines de ces peintures ont été préservées lorsque le magasin a été transformé en l'Office du Tourisme de Catus que vous voyez aujourd'hui. Entrez par la porte principale et tournez à gauche. Vous y trouverez une riche peinture murale décrivant la vie dans les rues de Paris avec une lavandière au premier plan. Elle est peinte dans le style de Steinlen et pourrait bien avoir été copiée à partir d'une de ses gravures, ou peut-être s'agit-il simplement d'un hommage de Lagaspie au grand artiste de l'époque de l'art nouveau.






























Fresco par

Armand Lagaspie





























Gravure colorié à la main

Théophile Steinlen

Les Blanchisseueses



Une dernière petite histoire: J'ai trouvé cette magnifique affiche [vers 1898] pour la publicité des pneus de bicyclette Michelin, sur-imprimée du nom 'Lagaspie' et de 'Catus'. Elle a été conçue par un artiste qui signait ses oeuvres 'O'Galop'. Son vrai nom est Marius Rossillon. Il a crée le personnage Michelin connu sous le nom de , toujours utilisée aujourd'hui!












































Si à Gourdon, pas un jour de fete

A Martel, Figeac ou Autoire,,

Le prix des truffes est pitoyable,

Les oeufs sont divisés par deux

Chez les revendeurs, sans aucun problème,

Comme les harengs,

Ces oeufs augment par douzaine

De quelques francs

Un couplet d'une chanson écrite par Armand Lagaspie


Merci à Francis Kelly pour ses compétences en traduction

Merci aussi pour la sculpture créative en métal du chat noir 
de Catus


Hommage aussi à toutes les sculptures de chats de Catus










































































































































































































































































































































































































































































































































































































































































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